lundi 2 mai 2011

Ôde à l'Inconnu.



Pourquoi les gens sont-ils radicalement incapables de s'aimer ? Pourquoi nous sentons-nous menacés par cet Autre si semblable et à la fois si différent de nous-même ? Pourquoi le mystère et l'inconnu que nous offre cet Autre que nous croisons chaque jour dans le bus ou dans la rue ne nous donne-t-il pas envie d'aller à sa rencontre ? Pourquoi, au contraire, avons-nous peur de ce qui est différent de nous ? Je rêve d'un monde où saluer quelqu'un dans la rue, quelqu'un qu'on ne connaît pas, ne serait pas un acte d'intrusion dans l'intimité de cet individu, mais une rencontre. Même très brève. Je rêve d'un monde dans lequel les gens ne seraient pas gênés de soutenir le regard d'une autre personne dans les wagons des transports en commun qu'ils partagent. Je rêve d'un monde dans lequel entamer la conversation avec la personne en face de vous pour les 5 longues heures de voyage communes dans un tgv serait simplement un moyen de démystifier cet Autre, d'occuper tout ce temps à partager, échanger, plutôt que de s'enfermer, casque sur les oreilles, dans son propre monde qui est forcément mieux que celui de tout les autres. Alors, je vous crie mon SOS, je vous le hurle, je vous le crache au visage. Ouvrez-vous aux autres ! Non, l'inconnu n'est pas terrifiant. Il peut être décevant, c'est vrai. Mais aussi tellement surprenant et intéressant. Et, croyez-moi, ça en vaut la peine. Alors, si vous me lisez, faites passer le message. Commencez tout de suite à sourire à ce tas de gens que vous ne connaissez pas. Peut-être que, comme moi, vous tomberez un jour sur des inconnus que vous regretteriez de ne pas connaître.

1 commentaire:

  1. Malgré mes penchants misanthropes, j'ai parfois été parcouru de sentiments d'Amour profond pour l'Autre, cet inconnu. Envie de partage, envie d'échange, envie d'enrichissement mutuel. Mais comme c'est difficile dans notre société où notre nombre semble proportionnel à notre capacité à nous ignorer les uns les autres. Alors j'essaie de donner des sourires dans le métro, rendus avec la fréquence d'un pourcent environs (euphémisme). Le sourire fait peur, le sourire est synonyme de mauvaises intentions. Pourtant je continue à Leur sourire. Je continue à m’arrêter pour discuter avec des SDF et en savoir plus sur leur parcours. En hôpital, j'essayais d'échanger au maximum, plutôt que de nous voir là, chacun avec notre souffrance, enfermés dans notre bulle. Ça a parfois porté ses fruits, j'y ai fait de merveilleuses rencontres. Passer les préjugés. Donner plus qu'amour que l'on en reçoit. Et s'en foutre totalement, parce qu'on sait qu'on a donné. Et tant pis si on nous regarde comme des aliens. Savoir que j'aurai touché une petite fraction de personne, que j'aurai été un soleil pour cet Autre, suffit à faire mon bonheur.

    RépondreSupprimer