lundi 2 mai 2011

Casse-toi de mes pensées.



Te voir si proche, à te retourner sous les draps, à portée de ma main. Et sentir, pourtant, au fond de mes tripes, que nous glissons bien loin l'un de l'autre. Quelle désagréable souffrance. Savoir que d'un simple geste, ta peau que j'ai tant adulée peut se retrouver sous mes doigts mais que je n'en ferais rien. Amère & inutile torture que je m'inflige. Tu es si calme, lorsque tu dors. Rien ne peut plus t'atteindre. Plus d'angoisse, plus de souci, plus de question, plus rien qui puisse te troubler. Ce calme qui s'empare de toi, je voudrais t'en voler un peu. Me blottir contre toi et partager cette paix passagère dont ton corps transpire. Mais je ne peux pas. Tout me retient. Ce froid glacial dans ta voix, ce dos que tu as tourné vers moi. Je ne peux pas. Tu t'es engagé sur un chemin sur lequel tu m'as implicitement ordonné de ne pas te suivre. Je te regarde t'éloigner. Ca me blesse si profondément. Et toi, cela ne semble t'affecter d'aucune façon. Bonne nuit, petit poisson rouge, toi qui arpente mes rêves et trouble mon sommeil. Je te regarderai dormir jusqu'à ce que Morphée m'emmène loin de toi. Je te regarderai de loin, sans toucher, sans approcher. Mes derniers instants de toi. Je les savoure, même si le goût amer de ce qui va suivre s'empare déjà de moi. Mes yeux s'emplissent de toi. Dors. Laisse-moi voler ces images de toi que je serais à jamais seule à posséder. Ton torse qui ne dépasse qu'à moitié des draps, le dessin de tes hanches qui se devine au travers des plis, ta respiration lente, régulière, ton visage doux que même une dizaine de piercings n'arrivent pas à durcir, ton cou sur lequel on peut voir ton pouls battre ta peau. Tout ça me fait réaliser que j'aime être avec toi, près de toi, contre toi. Ah ! Que je te hais d'être toi, que je hais ce monde, cette famille, cet entourage, ces conneries de t'avoir rendu si abrupte, si imperméable et si solitaire. Je ne peux te donner ce que tu voudrais de moi. Et je te hais d'avoir ce besoin que je ne peux satisfaire. Reste endormi pour toujours, s'il-te-plaît. Ainsi, jamais les mots que je redoute tant ne franchiront le seuil de tes lèvres. Reste endormi, que je garde cette image de toi qui me fout les larmes aux yeux.

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