lundi 2 mai 2011

La fuite.



C'est étrange. Je suis assise dans ce train, j'attends le départ vers une autre vie. C'est irresponsable, m'ont dit certains, je suis trop jeune m'ont dit d'autres encore. Y a-t-il un âge pour rechercher la sérénité ? Le combat est trop rude, la force qui s'élève contre moi, trop forte. Je préfère fuir le champ de bataille. Fuir. Tel est le mot emblématique de mon voyage à venir. Je suis dans une fuite perpétuelle. Est-ce l'autorité ou simplement la figure parentale détruite dont je cherche à me soustraire ? La question est encore aujourd'hui sans réponse. Je préfère fuir loin du conflit qui me ronge, me bouffe, me détruit. Alors me voilà, assise dans ce train, à attendre le départ vers cet inconnu que nous côtoyons tous: l'avenir. Je suis loin d'être sûre de ce que je fais, et je n'ai aucune idée de ce dans quoi je me lance. Ma seule certitude est que j'ai besoin de fuir tout ce qui actuellement constitue mon quotidien. Le train démarre, je ne peux plus reculer. C'est la fin. Les rails défilent sous les roues comme une route inévitable, un chemin dont je ne peux plus me séparer. Je me déplace inexorablement vers l'inconnu. Ce train m'emmène vers le reste de ma vie. J'appréhende. Jamais je n'aurais dû avoir à prendre cette décision, à faire un tel choix. Mais, à mon grand désarroi, les choses sont ce qu'elles sont et je ne peux les changer. Alors, je les fuis. On dit bien souvent que la fuite est la voie des lâches ou des faibles, je refuse d'y croire. Il faut énormément de courage pour affronter la réalité, mais il en nécessite d'autant plus pour tout quitter sans préavis, s'échapper de son quotidien, se soustraire à sa propre vie, lorsque la réalité est trop écrasante pour être (sur)vivable.

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