lundi 2 mai 2011

Éclat de pornographie.


Salope de masochiste. Tu l'aimes, ton mal. Hein, que tu l'aimes ! Salope, salope. Et lorsque que par inadvertance, tu arrives à t'en extraire, il te manque. Ton mal, il est ancré à tes tripes. Tu ne peux plus vivre sans lui. C'est ton cancer bien à toi. Il te bouffe les entrailles et tu aimes ça. Salope. Tu le chéris, même. Tu l'entretiens. Tu le caresses de tes doigts sales et ça te fait sourire. Tu l'aimes ton mal. Il te réchauffe, te rappelle combien tu es en vie, toi, petit amas de chair frêle & vacillant. Amas de chair et de viscères. Ta douleur que tu bénis de te rappeler que tu es en vie. Salope. Tu ne peux plus t'en défaire, maintenant, hein. Mais qu'en as-tu à faire ? Rien. Tu ne pourrais plus vivre sans elle, de toute façon. À quoi bon tenter de la soustraire à toi. Salope. Tu le protèges, ton mal. Tu le gardes au creux de tes reins, bien au chaud. Il est profondément entré en toi. L'euphémisme ! Il fait partie de toi. Il guide chacun de tes pas et de tes actes. Et tu le bénis, ton mal, salope ! Tu le remercies de prendre les décisions à ta place et de ne plus exiger de toi le moindre effort de réflexion. Salope, salope. Regarde le déchet que tu es devenu. Salope de masochiste. T'es comme les épinards dans l'assiette d'un gosse. Tu n'es pas à ta place. Tu n'as plus de place nulle part. Il ne te reste que ta douleur, ta souffrance. Elle qui t'ouvre les bras et qui est toujours présente, chaude, quelque-part au fond de ton ventre. Il ne te reste que ton mal à chérir et à haïr. Salope. Tu es seule avec ton mal, maintenant.

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