Warm winds.

Je passe mon temps à me projeter ailleurs et autrement plutôt que de prendre le temps de vivre ma vie. Une nouvelle forme de fuite en avant pour moi. Je ne connais que ça, je n'ai jamais fait que ça, fuir et me projeter dans un futur qui me semble inaccessible. Imaginer, rêver, fantasmer. Fantasme d'un futur qui est trop loin de moi pour que je puisse en voir les défauts ou les limites. A avoir toujours été en mouvement, comment savoir que faire lorsqu'on se retrouve immobile ? Si longtemps caractérisée par la fuite, qui suis-je maintenant que je me suis arrêtée ?

A ne pas savoir qui l'on est, l'on se retrouve à devoir combler un vide évident pour qu'il ne le soit pas aux yeux des autres. Boire, manger, fumer. Oublier. Boire, manger. Oublier. Manger. Ce qui semblait n'être qu'un besoin se mue en obsession, une nécessité absolue, une fin en soi. Une faim insatiable, inépuisable. Une faim de sens, d'être, de soi. Une faim qui n'est finalement que la réponse à une question: qui suis-je ?

L'Apocalypse selon Saint Jacky.

« Jacky avait raison... C'est l'apocalypse intime. Tout les repères sont abolis. Un nouveau corps, un nouvel esprit, plus affûtés. Un nouveau monde. Je meurs et renais chaque seconde. Les cycles se succèdent frénétiquement. Plus rien n'est impossible. Je suis le flot. Soudain.. Un calme ahurissant me coupe le souffle. Je suis un arbre, un rocher, silencieux, immobile... Je suis la permanence rassurante de la nature. Je suis là depuis des milliards d'années. Il y a quelque-chose à apprendre, ici... Un secret... Mais je ne sais où regarder. Je suis là. J'attends des années. Personne ne vient. Rien ne bouge. Le silence nivelle tout, m'allège de l'inutile. Rien ne peut me blesser. Je suis la pierre. Je suis l'oeuvre du temps. »

Blast de Manu Larcenet.

« Anti-intellectualism has been a constant thread winding its way through our political and cultural life, nurtured by the false notion that democracy means that my ignorance is just as good as your knowledge. » 

- Isaac Asimov